Dépression ou burn-out ?

Anxiété, sommeil perturbé, ruminations, motivation en berne, tristesse, ces manifestations physiques et psychiques sont les signes d’un profond mal-être. Reste à mettre un nom sur cet état : burn-out ou dépression ? Si la symptomatologie est relativement similaire, les troubles ne se caractérisent pas de la même manière. Des différences notables permettent de les discerner pour favoriser ainsi une prise en charge rapide et adaptée. Je vous propose aujourd’hui d’apprendre à repérer les nuances entre ces deux états pour mieux les appréhender et réagir. Vous découvrirez également dans cet article quelques méthodes douces pour retrouver progressivement l’équilibre.

Les particularités du burn-out et de la dépression

Dans un cas comme dans l’autre, le corps manifeste un certain nombre d’alertes. Certaines peuvent laisser planer le doute sur la qualification du mal-être : fatigue extrême, troubles du sommeil ou alimentaires, anxiété chronique, dévalorisation, pensées envahissantes… Mais la grande différence, celle qui permet de mettre le terme exact sur le malaise, est avant tout comportementale. Lors d’un burn-out, la personne est hyperactive jusqu’au crash, lors d’une dépression, elle sombre de jour en jour.

Le burn-out à la loupe

Ce trouble psychique est également appelé épuisement professionnel parce qu’il résulte généralement d’un stress chronique au travail. Toutefois, il est aujourd’hui admis que les femmes qui s’effondrent sous le poids de la charge mentale souffrent d’une forme de burn-out, même si elle implique la famille et la parentalité. Les personnes très consciencieuses, sensibles et engagées sont les plus susceptibles de basculer dans le surinvestissement

Le burn-out s’installe progressivement, principalement dans un cadre perçu comme démotivant ou frustrant. 

La personne ne se rend pas compte qu’elle est en danger d’épuisement. Elle lutte de manière inconsciente en continuant d’accélérer la cadence. Jusqu’au jour où le corps dit stop et lâche. 

Avant ce point de rupture, il est possible de déceler des dysfonctionnements émotionnels, comportementaux, cognitifs, motivationnels et physiques : 

  • crises d’angoisse, doutes,
  • insomnies
  • tensions musculaires, douleurs, céphalées, 
  • irritabilité, anesthésie émotionnelle, 
  • difficultés de concentration, mémoire qui flanche, 
  • désengagement du travail, effritement des valeurs, 
  • repli social, tendance à l’isolement
  • addictions, 
  • problématiques de sommeil ou alimentaires…

De plus en plus, la prévention de ce risque prête également attention au : 

  • bore out, qui qualifie un ennui taille XXL allié à un sentiment d’inutilité, 
  • brown out qui définit un désintérêt total pour son travail avec l’intime conviction qu’il ne sert à rien.

La dépression, une spirale sans fin

La dépression est une maladie psychique à part entière, à ne pas confondre avec une baisse de moral saisonnière ou une tristesse passagère. 

Cette pathologie résulte d’un ensemble de facteurs : une vulnérabilité génétique, une prédisposition neurobiologique et la survenue d’un événement personnel ou social. Ainsi, elle est souvent associée à un vécu de perte, à un traumatisme récent ou ancien : 

  • deuil
  • séparation, divorce, 
  • agression sexuelle, violences, accident,
  • conflit familial ou professionnel, 
  • perte de son emploi, difficultés financières…

Elle peut survenir aussi lorsque les enfants quittent la maison, lorsque la personne éprouve le sentiment de vieillir ou lors d’une perte d’autonomie. Elle peut également être concomitante à une autre maladie, à un handicap, à une dépendance…

La dépression provoque un malaise général, comme une vague qui emporte tout sur son passage : 

  • troubles de l’humeur, tristesse, vision pessimiste de soi et du monde, 
  • perte du plaisir, de l’envie,
  • troubles du sommeil, de l’appétit ou de la libido,
  • apathie, ralentissement moteur, 
  • fatigue sévère, mémoire défaillante,
  • isolement, 
  • angoisse, idées noires, risque suicidaire…  

Un cumul de plusieurs de ces symptômes et une persistance de plusieurs semaines doivent amener à consulter un médecin car la volonté seule ne permet pas de s’en sortir. Il est indispensable d’être accompagné.

Agir vite et bien !

En France, la santé mentale est en 2025 une priorité de santé publique, car la prévalence des épisodes dépressifs augmente, notamment chez les jeunes. Le burn-out toucherait, lui, plus de 30 % des salariés ! 

Reconnaître les premiers signes est une étape fondamentale : ils ne doivent pas être banalisés ni ignorés. La vigilance de l’entourage permet souvent de réagir à temps, car la situation peut vite dégénérer. 

Il est aussi possible de s’évaluer à travers des tests, des échelles de stress ou des questions-clés, comme par exemple : 

  • mon mal-être diminue-t-il lorsque je m’éloigne du travail ? 
  • est-ce que je ressens une usure, une grande tristesse, de la culpabilité ? 
  • ai-je perdu le goût de tout ? 
  • est-ce que je deviens insensible ? 
  • est-ce que je me sens vidé(e) émotionnellement ? 

Néanmoins, il convient d’avoir un avis médical afin de bien encadrer l’état de santé, car par ailleurs il est à noter qu’un burn-out peut évoluer en profonde dépression s’il n’est pas traité à temps. Parfois, un traitement et un arrêt de travail sont indispensables pour éviter les nombreux impacts que l’un et l’autre ne manquent pas d’avoir sur le corps, comme les maladies cardiovasculaires, un affaiblissement du système immunitaire, des douleurs chroniques

Il est important de ne pas rester seul, demander de l’aide c’est déjà faire un pas vers son renouveau !

Accompagner et prévenir avec la thérapie

Les thérapies brèves ne se substituent pas à un traitement adapté, mais y sont complémentaires. Dans le cadre d’une prise en charge globale, ces approches de soutien offrent une véritable reconstruction sur les plans psychologique, émotionnel et physique. 

Elles sont également les alliées de la prévention : apprendre à lâcher-prise, à s’accorder du temps pour soi et bénéficier d’une écoute salutaire, notamment dans les moments difficiles. 

Diverses pratiques ont fait leurs preuves en matière de réapprentissage de soi, à commencer par la sophrologie

Des exercices de respiration guidée, de relaxation et de visualisation positive aident à relâcher les tensions physiques comme mentales et à retrouver un équilibre intérieur, un sommeil apaisé…

La méditation en pleine conscience permet d’apprendre à observer ses pensées et à créer une relation à soi bienveillante, à accepter ses limites. 

Pratiquées régulièrement, ces deux méthodes réduisent le stress et apportent au corps et à l’esprit une profonde détente. Peu à peu, la personne retrouve un équilibre émotionnel durable

Les thérapies cognitives et comportementales de 3e vague permettent de travailler notamment sur l’acceptation et la reconnaissance des pensées envahissantes ou négatives. 

Ce cadre est nécessaire pour se reconnecter à ses valeurs et prendre du recul face aux difficultés du quotidien.

Certaines entreprises ont compris l’importance de la prévention et proposent à leurs collaborateurs des séances de massage Amma assis. Celui-ci réduit le stress, procure une profonde détente et stimule la concentration et l’énergie vitale en un temps record ! 

Savoir reconnaître l’épuisement et la détresse dès les premiers signes et accepter de ralentir est essentiel pour en limiter les conséquences. Bien souvent, le retour à la sérénité induit également un questionnement sur soi, sur ses besoins et sa quête de sens. 

Souffrir n’est pas une fatalité ! Apprendre à écouter son corps et la petite voix qui vous dit d’être plus doux avec vous-même est une initiation qui change la vie. Où en êtes-vous aujourd’hui ? On en parle ?